Max Payne
Critique
#1 « Max Payne »
Imaginez un peu…
Vous êtes un brave flic, comprenez « intègre et non sujet à la corruption », officiant dans une ville suintant l’oseille à plein nez et qui, par conséquent, ne pourra jamais se passer de vos services : New York.
Lorsque la journée s’achève, vous troquez l’air froid et impassible du professionnel pour le visage, empli de douceur et de compassion, du mari aimant, longeant la rive de Jersey, pour rejoindre votre épouse bien aimée, laquelle est récemment devenue mère de famille, vous gratifiant au passage du plus beau cadeau que l’on puisse faire à un homme…
2) Bien que brisé et dépossédé de tout, vous n’en restez pas moins effrayé à l’idée de quitter ce monde. Vous optez donc pour l’isolement, le « repli sur soi même » (Lamentable bien que réaliste, enfin on ne vas tout de même pas vous proposé d’incarner un looser !).
3) Vous faites exactement ce que l’on attend de vous. Vous mêlez à la rage qui vous anime l’unique once de vie qu’il vous reste afin de partir en guerre contre un ennemi invisible, commanditaire présumé des « camés » responsables de votre déchéance.
… alors merde, arrêtez donc de
lire ces conneries et ACHETEZ LE JEU BORDEL !!! Quant aux autres troufions
encore sujets à l’indécision, qu’ils poursuivent… je m’en vais les convertir
moi !
Un
max de « Pain »… et sans sucre !!
Un scénario basé sur un thème
vieux comme le monde mais ô combien efficace ; une ambiance sombre et macabre ;
un « héros » brisé, rendu d’autant plus attachant que son passé vous
est conté dans les moindres détails, avec toute la noirceur le caractérisant… Autant d’éléments vous permettant
de pénétrer de plein pied dans l’aventure.
Si le soft a bénéficié d’un réel travail de fond, la forme n’en est pas pour autant passée aux oubliettes. Ainsi, vous vous verrez gratifiés, lors des différents intermèdes ponctuant le jeu, d’un système de narration assez atypique (pour un jeu vidéo j’entends), sous forme de Bd, cette dernière vous décrivant les actions des principaux protagonistes dans un style qui n’est pas sans évoquer celui de Franck Miller voir même, en extrapolant un peu, d’Ellroy lui-même…
Ajoutez à cela un excellent doublage (quoique surprenant au premier abord, mais rassurez-vous, on s’y fait très vite), un Max cynique à souhait mais également des répliques d’anthologie et vous obtenez un véritable roman interactif n’ayant absolument rien à envier au meilleurs polars « papier » (« faire ressortir les qualités intrinsèques d’un jeu en les exagérant à l’extrême »… Pour ceux qui se demandaient en quoi consiste le boulot d’un chroniqueur…)…
A noter que, dans le cas présent, on va vous demander un effort un peu plus « cérébral » que de tourner une simple page (rassurez-vous, rien qui puisse entraîner la surchauffe)…
Mad Max…
… « A toute épreuve »
et « Volte Face » représentent pour vous le summum de l’action ?
Vous adulez John Woo et hissez Cho Yun-Fat au rang d’acteur mythique ? Si
tel est le cas, laissez moi sans plus tardé vous présenter les deux mouvements
spéciaux inhérents au gameplay de « Max Payne » : « Bullet
Time » (et non, ce n’est pas Remedy qui a inventé le terme… mais ça, à
priori, on s’en fout !) et « Shootdodging »…
A noter que ces deux systèmes
« taxent sans vergogne » dans la jauge prévue à cet effet, ladite
jauge se restaurant au fur et à mesure que les cadavres défilent. En clair,
plus y a de macchabées, mieux c’est !
« Il
est libre Max, y en a même qui… » (Bon ok, j’arrête les
références à 2 balles…)
Très franchement, il l’est même
un peu trop. Pour situer le problème, il faut revenir aux origines de
« Max Payne » : le PC. A la base, le soft est en effet pensé,
travaillé et adapté pour ce support. Or, malgré toute l’adoration que je porte
à la manette de Sony, cette dernière ne pourra décemment jamais rivaliser avec
la précision chirurgicale d’une souris (l’accessoire, pour ceux qui n’auraient
pas compris). Ce que je veux dire, c’est que le portage de « Max
Payne » sur console, outre un graphisme bien évidemment en deçà du « gagne-pain
de Bill Gates » (auquel s’ajoute des temps de chargement assez irritant),
pèche surtout par une maniabilité très
approximative qui, si elle ne gène pas le moins du monde durant les scènes d’action,
devient un réel handicap lors des rares (encore heureux !) scènes de
plate-forme, la faute à des déplacements bien trop aléatoires qui, faute (bis)
d’avoir modifié la configuration, vous vaudront 9 fois sur 10 de finir sur le
carreau…
Mighty Max !!
Personnellement, j’attends beaucoup du deuxième opus (lequel figurera un jour ou l’autre dans ses pages, soyez en sûr). En attendant, je vous souhaite à tous une bonne éclate et vous dit à très bientôt…
See you space les balèzes ^ ^
Twinie